27 février 2007

La niouse de la semaine - Histoire de record

Revoilà la rubrique des niouses… Dans cette rurique hebdomadaire vous trouverez des choses insolites découvertes au fil du surf sur la toile ainsi que dans les médias. Sans plus attendre, cette semaine parlons de record.

Un record pimenté

Las Cruces, Nouveau-Mexique - Paul Bosland se souvient juste d'avoir mordu dans un piment puis cru qu'il respirait du feu - jusque là, on peut se dire, "rien d’étonnant tout le monde crache plus ou moins du feu quand on croque un piment comme ca, limite faut être un peu con con pour faire ca". Une canette de soda cul-sec plus loin, l'homme s'est dit: "Dans son genre, ce piment bat un record".

C’est là que cela devient intéressant: son intuition a été confirmée par le livre Guinness des records, contacté peu après, qui a déclaré récemment que Paul Bosland, professeur à l'université du Nouveau-Mexique, avait découvert le piment le plus épicé du monde, le Bhut Jolokia (rien que le nom on a l'impression que c'est pas un truc très cool), une espèce originaire de l'Assam au nord-est de l'Inde.

Crédité d'un million d'unités sur l'échelle de Scoville, avec laquelle on mesure la force d'un piment, le Bhut Jolokia laisse loin derrière le précédent détenteur du record, le Red Savina, deux fois moins épicé (mmm, il doit être bon ce piment). Par comparaison, la sauce Tabasco rouge vaut 7.000 unités Scoville. Effectivement, si le Tabasco ne vaut que 7.000 unités par rapport à au million du nouveau piment, autant dire que c’est une caresse par rapport à un coup de poing ! Des amateurs ?

25 février 2007

Histoire de boilerplate ou quand les anglicismes sont ridicules...

Etant un amoureux inconditionnel du Québec et appréciant énormément la mentalité des gens qui vivent dans cette patrie "francophone militante", et même si tous, nous utilisons beaucoup trop d'anglicismes pour un québécois normalement constitué, de temps en temps il faut reconnaitre quand même que l'abus de mots anglais est mauvais pour la santé.

Dans un contexte professionnel, il faut néanmoins aussi admettre que certains mots ne peuvent être traduits et que l'utilisation de la langue anglaise est inhérente au travail quotidien. Cela dit, ca peut rapidement dégénérer... Poussé à l'extrême voila ce que cela peut donner, vous allez voir comme cela peut être ridicule.

Voici le contexte: je devais trouver, pour avancer dans un projet au boulot, un document que l'on ma présenté en le nommant "boilerplate". Je demande donc à une collègue si elle possède ce fichier Word au nom babare et peu clair pour le néophyte. Ne l'ayant pas elle envoie alors pour aider gentillement un message à deux personnes suceptibles de le posseder. S'en suit une chaine de mails - Oups, en parlant d'anglicismes, en voilà un beau, bon, on va mettre courriels sinon un certain Michel va entrer dans une colère effroyable -, donc de courriels, voilà ce que ca a donné:

1er message: "Chers amis, Jules recherche un boilerplate. Auriez-vous cela en magasin ? Merci !"

Réponse d'un de ses interlocuteurs, censé avoir la bestiole tant convoitée: "Au risque de passer pour une grosse buse, pourrais-tu m'indiquer ce qu'est un boilerplate ?? Un template pour un flyer ? Un blueprint pour un white paper ? moi aussi je peux caser des mots anglais pour faire hype..."

Déjà la personne censée avoir ce document ne savais même pas ce que c'était du à la dénommination du dit document. Et ensuite, voilà les différentes réponses qui ont circulé:
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"boilerplate - n. texte standard, document de base, document prêt à imprimer (Presse); coque de métal recouvrant les chaudières. Je crois que c’est plutôt cela non ?"

"Messieurs, je vous invite à accepter les divergences de notre collègue. Si le bonheur de sa vie est de collectionner les coques de métal recouvrant les chaudières, qui sommes-nous pour juger ?"

Arrivé à ce point la situation était déjà assez caustique, puisque évidemment, le boilerplate recherché vous l'aurez deviné, est le document prêt a imprimer. Va deviner que c'est également un élément de chaudière... Mais c'est là que tout bascule encore plus et qu'on peut voir qu'une utilisation de mots anglais à outrance est une hérésie totale et le ridicule qui s'installe quand l'abus est de mise. Tout ce qui suit relève du gag et les gens qui ont écrit ca l'on bien evidemment fait au troisième degré:

"Puisqu'il s'agit d'un boilerplate, peut-être faut il commencer par un Assessment sur les besoins de chauffage de Jules, débouchant sur un Gap Analysis, avant d'embrayer sur un Workshop de la chaudière. Afin de leverager le process, il me semble indispensable de créer une task force, mais dans un esprit transverse de virtual-team. Quant aux door openers, il faut faire attention de les utiliser avec parcimonie pendant que la chaudière est en fonctionnement, en raison des risques de retour de flamme, à moins qu'un Firewall n'ait été judicieusement bâti autour de la dite chaudière."

"Alors là, je m’outre car tu ne sembles pas avoir le buying des Bus concernées, donc ton compelling event has to be totally à reconsidérer…"

Voilà surtout ce qu'il faut probablement en tirer comme leçon: tous les mots employés sont évidemment justes mais on ne comprend rien. De plus, on en arrive même à ne plus savoir de quoi on parle et c'est grotesque, risible et absurde.

Je me souviens également encore de la collègue d'une amie a qui elle avait demandé un pupitre qui ne savait pas ce qu'était. Cependant, une fois la chose décrite la personne avait répondu: "Ha! Un paperbaord alors, c'est ca le mot, pourquoi tu demandes pas ?"... Comique... D'autant plus que la personne en question parle anglais comme les vaches espagnoles parlent biélorusse...

Pour conclure donc, n'allons pas jusqu'à dire qu'il faut françiser tous les termes anglais, parler de mercatique d'amont pour le marketing direct ou de patins à roues alignées pour des rollers est peut être un peu exagéré (cependant, les québécois le font, pourquoi pas nous) mais il est évident que nous devrions tous de temps en temps faire un effort pour défendre un peu notre belle langue française et éviter de tomber encore plus sous le joug de l'hégémonie américaine toute puissante (ami américain si tu lis ce texte ne va pas non plus penser que tu n'est pas le bienvenue ici, ce n'est pas du tout le cas). L'anglais c'est bien et il ne faut pas non plus tomber dans la résistance psychorigide, mais n'oublions pas que nous avons une langue riche et qu'il est necessaire de d'entretenir cette richesse.

21 février 2007

Histoire de décryptage ou comprendre un peu le Web 2.0

Pour inaugurer ce blog, voici un article décrivant et analysant succintement ce que l'on appelle vulgairement le Web 2.0; pour commencer un blog, c'est sans aucun doute, assez approprié.

«Web 2.0, le renouveau d’Internet», voici une expression récurrente qui a, depuis un an environ, envahi articles de magazines, de journaux ou encore de blogs. Plus encore qu’une simple révolution de technologies informatiques ou même de business model, derrière ce terme ce cache un concept assez confus (pour ne pas dire joyeux bordel) que nous allons tenter de déchiffrer ici.

Pour commencer, le web 2.0 regroupe un certain nombre de tendances et chacun semble en avoir sa propre définition. Même si les spécialistes sont en désaccord sur certains points en voici une simple qui donne une relativement bonne idée du concept en question, tirée d’une compilation de celle de Wikipédia et de celle Tim O’Reilly (auteur et éditeur d'ouvrages d'informatique en général, un des leaders majeurs dans le monde de l'internet et «papa» du web 2.0 en question):

Le web 2.0 désigne à la fois des nouvelles technologies et des nouvelles fonctionnalités qui, ces derniers mois, ont rendu l'Internet plus «collaboratif » qu'avant. C’est un terme souvent utilisé pour désigner ce qui est perçu comme une transition importante du world wide web, passant d'une collection de sites web à une plate-forme informatique à part entière, fournissant des applications web aux utilisateurs.

Cela dit, cette définition succincte au centre de nombreux débats, ne contente pas forcément tous les points de vue. Ainsi, plutôt que de s’acharner à chercher une définition oecuménique, il est plus intéressant d'étudier les motivations de ceux qui essayent de construire ce web 2.0.

Voilà près de 10 ans que l’Internet que nous connaissons est apparu. En 10 ans, que c'est il passé ? Pas grand chose ! Tout au plus les technologies sur lesquelles il est fondé ont légèrement évoluées vers un cadre mieux défini, plus ouvert et plus standard. Internet est désormais en pleine crise de croissance. Il y a 5 ans il suffisait de porter son modèle économique en ligne pour affoler les investisseurs. Aujourd'hui la situation est beaucoup plus délicate car saturée: Internet aurait atteint une phase de maturité. Les sites et services en ligne qui reposent sur le bon vieux HTML ne séduisent plus grand monde, à quelques exceptions près (souvenez vous qu'il existe déjà un Amazon, un eBay, un Dell...).

Et le danger est là : pas d'innovation = pas de séduction = pas de croissance = les chinois / indiens produisent la même chose pour 5 fois moins cher = destruction de valeur. Pour maintenir une croissance, de nouvelles idées, une expérience plus riche, des services plus performant. Et c'est là où le web 2.0 entre en scène.

L’innovation, moteur de croissance

Celui-ci apporte un ensemble d'innovations sur l'interface qui permettent: moins de clics, plus d'informations affichées à l'écran (à l'aide des panneaux dépliant et autres layers), moins de temps de chargement (en ne faisant circuler que les données et pas l'interface à chaque fois).

Pour vous donner une idée plus précise, allez donc comparer des services comme GMail ou Google Maps à leurs concurrents (respectivement Yahoo!Mail/Hotmail et Mappy/Via Michelin). Vous ne trouvez pas ça mieux ? N'y a-t-il pas moins de clics à faire ? N'est-ce pas plus rapide ?

La question devient alors est-ce une évolution ou une révolution ? Evolution, définitivement. On peut facilement faire une analogie entre le web 2.0 et les pellicules photo APS: grossièrement c'est la même chose (ça reste un pellicule photo), mais à l'usage il y a des petites améliorations qui améliore l'expérience (3 formats, index des photos, indicateur d'exposition…). Le caractère innovant du web 2.0 ne vient pas forcément des technologies utilisées mais plutôt de la volonté de proposer plus et mieux. L’évolution se situe dans l'utilisation des technologies et non une révolution des technologies elles-mêmes.

Le web 2.0 apporte t’il un modèle économique viable ?

Commentant l'évolution de l'informatique depuis ses origines, Tim O'Reilly fait le constat que nous sommes progressivement passés d'une ère du «hardware lock in» où l'informatique était verrouillée par les constructeurs d'ordinateurs à une ère de «software lock in» où les éditeurs de logiciels faisaient la loi pour entrer avec Internet dans une l'ère du «data lock in».

Dans cette nouvelle ère, illustrée par le succès de sites comme Google, Amazon, ou eBay, ce sont les entreprises qui détiennent le plus de données qui mènent le jeu et leur principal patrimoine est constitué du contenu donné ou prêté gratuitement par leurs utilisateurs.

Lorsque vous confiez la gestion de vos mails à Google, que vous publiez un commentaire ou faites un simple achat sur Amazon, que vous confiez vos photos à Flickr ou vos signets à del.icio.us, vous vous liez à ce site de manière d'autant plus durable qu'il ne vous propose généralement pas de moyen simple de récupérer vos données et vous échangez un service contre un enrichissement des données qu'il gère.

La machine à financer les start-up, complètement grippée entre 2001 et 2004, s'est aussi remise en marche du côté du commerce en ligne. En revanche contrairement à ce qui a pu se passer pendant leur «première saison», les financiers n'investissent qu'une fois que la société a lancé son service en ligne. Et les entrepreneurs n'ayant pas d'expérience dans l'Internet n'ont aucune chance de lever des fonds. Financiers et entrepreneurs font le même constat : aujourd'hui, les internautes n'hésitent plus à payer en ligne. Du coup, le chiffre d'affaires du secteur explose : il atteindra 12,1 milliards d'euros en 2006, selon la Fédération des entreprises de ventes à distance. La diffusion rapide du haut débit explique par ailleurs les audiences exponentielles des sites web 2.0.

Les acteurs de la «deuxième vague» sont persuadés qu'une nouvelle évolution de l'Internet est en marche et veulent en être. Leur pari ? Pousser leur site à un tel niveau d'audience, modèle économique viable ou pas, qu'il finira par susciter l'appétit des grands groupes de médias ou d'Internet, prêts à offrir des dizaines, voire des centaines de millions de dollars pour les racheter. Si tous les espoirs des financiers semblent permis, ils ne sont pas dupes. Toutes les start-up ne finiront pas comme MySpace. Il y aura à nouveau de la casse, comme en 2000.

Pour continuer à décrypter le web 2.0 je vous propose de découvrir trois principes essentiels (source : journal du net) du web 2.0 qui garantissent son bon fonctionnement et son succès. Enfin, nous verrons les éventuelles évolutions que celui-ci serait encore amené à connaître.

Le crowdsourcing

Le crowdsourcing consiste, pour les éditeurs de sites, à utiliser les internautes pour créer des contenus, répondre aux questions d'autres visiteurs, voire participer à la conception du site. Ce terme, que l'on peut traduire par "approvisionnement par la foule" représente une sorte d'externalisation ("outsourcing"). En mutualisant les ressources et compétences de leurs visiteurs, les sites peuvent alors proposer des produits et services à des coûts très bas.

De nombreuses places de marché proposent ainsi aux internautes d'héberger leurs créations (photos, vidéo, essais, articles…) puis de les revendre à bas prix, moyennant une commission. La plate-forme française de vente de photos libres de droits, Fotolia, propose ainsi des clichés proches de la qualité professionnelle à partir de un euro. L'encyclopédie en ligne Wikipedia fonctionne sur le modèle du crowdsourcing en proposant à des contributeurs volontaires de rédiger les articles qu'ils désirent et donc de travailler de façon collaborative, le tout avec un minimum de contraintes et une gestion des droits utilisateurs très souple.

Le mashup

Un mashup est un site web qui combine plusieurs applications web au sein d'une application unique afin de créer une synergie et un service nouveau. Le site HousingMaps combine ainsi le site de petites annonces CraigsList avec l'application Google Maps pour permettre aux internautes désireux d'acheter un bien immobilier de le visualiser en quelques clics sur une carte tridimensionnelle. Une combinaison de deux services déjà existant créé de la valeur ajoutée à la fois pour les éditeurs des applications qui augmentent leur trafic, pour les utilisateurs du service qui gagnent du temps et pour le créateur du service qui peut espérer en tirer profit.

La Long tail

L'expression «long tail », consacrée par Chris Anderson, le rédacteur en chef du magazine Wired, désigne l'ensemble des produits des fonds de catalogue (des articles, des photos...) qui se vendent en proportion réduite mais dont la somme des ventes pourrait collectivement dépasser la vente des produits les plus vendus. La Long tail est particulièrement adaptée au modèle de distribution du web car le coût de mise en ligne d'un produit supplémentaire est marginal et les étalages virtuels des sites e-commerce sont infinis, au contraire des magasins physiques qui doivent se borner à ne proposer que les meilleures ventes afin de rentabiliser au maximum l'espace.

Le moteur de recommandation Criteo propose ainsi une solution permettant de lutter contre l'excès de références produits qui peut caractériser certains sites de e-commerce en optimisant les offres croisées à proposer aux internautes en fonction de leur historique de consommation. Cette solution permet ainsi aux grands sites e-commerce de tirer au mieux parti de leur long tail.

Pour finir, que faut-il retenir de tout cela et vers quoi se dirige t’on ?

Le web 2.0 est avant tout un terme un peu vague qui regroupe le web tel qu'il se dessine en ce moment même. Comme toute évolution, il comporte une part de risques techniques, ergonomiques, financiers et de protection de la vie privée. Au-delà de l'aspect marketing du terme qui irrite les puristes, il traduit un formidable bouillonnement d'idées, de pratiques et de nouvelles utilisations. Le fait même que son contour soit encore flou montre que tout est encore ouvert et que le web continue à faire la part belle aux initiatives personnelles.

Pour finir, il est important de signaler l’émergence de l’idée du web 3.0. A peine le web 2.0 et ses concepts disruptifs commence-t-il à révéler son réel potentiel que l'on commence déjà à parler de la prochaine itération : le web 3.0. Ce mystérieux web 3.0 est-il une réalité aujourd'hui ? Non, pas du tout. Est-il opportun d'en parler dès maintenant ? Oui, car les fondements d'une ère nouvelle pour les services en ligne sont en train d'être façonnés.

Ce web 3.0 ou «web semantique» consiste en un système capable de donner une réponse raisonnable et complète à une question simple du type : “Je recherche un endroit chaud pour les vacances. J’ai un budget de 3000€. Ah, et nous avons un enfant de 11 ans.”

Répondre à une telle question aujourd’hui peut exiger des heures de tri dans des listes distinctes de vols, hôtels et locations de voitures, qui proposent des options souvent contradictoires. Avec le web 3.0, la requête appellerait une réponse cohérente, aussi méticuleusement assemblée que si elle l’avait été par un agent de voyage humain.

Je terminerais donc avec cette citation de John Markoff journaliste au New York Times: “Dans son état actuel, le web est souvent décrit comme étant dans sa phase Lego, avec plein de parties différentes capables de se connecter les unes aux autres. Ceux qui portent la vision d’une prochaine phase, le web 3.0, le voient comme une ère où les machines commenceront à faire des choses apparemment intelligentes.”